La fixité du territoire est terrifiante.

 

Depuis le Fleuve, faut-il lire, le long des berges, un continent; et depuis les

Grands Lacs, un point d’entrée?

Depuis l’encre par où les routes imitent les cours d’eaux, des pays gavés de leur géographie?

Depuis les cartes à l’effet miroir et sans récit; depuis les frontières imprimées contre le vécu; depuis les citoyennetés, toujours, encore et rien que des individualités?

 

Les lignes géographiques tremblent et s’amollissent; le ressac des eaux macère leur marquage dans un doute mouillé.

Le relais des courants et des vents, l’agitation des corps et des cris, poursuivent – à même le fredonnement des Peuples étouffé sous le couvert des masses – l’utopie d’un monde sans déclaration universelle et sans charte.

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APPRÊTS, subst. masc.

Couches de préparation ou enduits que l’on applique sur un lieu afin de le rendre propre à la territorialisation; il peut s’agir de réduire son pouvoir absorbant et sa porosité et/ou d’augmenter son adhérence au délire.

 

Voici qu’il faut percer, perforer, trouer par milliers de pores les ontologies fixes et serrées, la dépossession homogène, l’entour périphérisé.

Retracer mollement les relais et les récits.

Garnir la planitude avare des géographies du textile endurant de nos relations.

Des auto-géographies pour contrarier les cartes, en contre-apprêtement de leurs apprêts : pour voir sans savoir, pouvoir vivre sans survivre, et chanter d’un chant plein les bifurcations rusées qui ont permis jusqu’aujourd’hui d’imaginer.