Originaire du Mexique, Tania Lara vit à Tiotha:ké/Montréal, où elle a récemment obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles à la Gallery 101 à Ottawa, à La Centrale Galerie Powerhouse et au CDEx à Montréal, et a été soutenu financièrement par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec et l’Observatoire des médiations culturelles. Les projets de recherche-création de Lara ont été partagées dans le cadre du 9e Congrès International de Géographies Critiques à Mexico et du 8e Symposium des chercheur-ses émergent-es en histoire orale, récits numérisés et pratiques créatives (COHDS) à Montréal. Dans les dernières années, Lara a participé à de nombreuses expositions collectives ainsi qu’à des résidences artistiques au Canada, au Mexique, en Colombie et au Portugal. Son intérêt pour la psychologie, l’art thérapie et la médiation culturelle l’ont mené à s’impliquer dans de différents projets participatifs, communautaires et éducatifs qui propulsent l’art en tant que vecteur de transformation sociale.
Démarche artistique
Tania Lara est une artiste multidisciplinaire et une artisane textile qui tente avec acharnement de cartographier la relationnalité de l’espace. Que ce soit par la broderie, le collage textile ou le tissage, Lara s’appuie sur les caractères d’accumulation et de porosité qu’offre le textile — tant de fils et tant de trous— pour dessiner de cartes situées et sensibles, puis ensuite créer de nouveaux lieux — tant géographiques qu’identitaires. Ces cartes agissent en tant qu’outils pour imaginer de nouvelles façons de concevoir et de vivre l’espace, pour redonner de l’épaisseur au territoire et pour rendre visible le réseau de relations complexes qui s’y forme et s’y transforme continuellement. Bien que le textile soit au cœur de sa pratique, Lara travaille avec le texte, la vidéo, l’installation ainsi que la peinture et le dessin. C’est la rencontre de ces techniques et de ces matérialités bigarrées qui lui permet de créer des œuvres qui éclatent soigneusement l’espace en multiplicités pour en faire de nouveaux sites ludiques et oniriques pour l’imagination, la rencontre et la narration.
Ses recherches récentes s’intéressent au potentiel des pratiques artisanales, poétiques et contre-cartographiques pour rafistoler, réparer et transformer notre rapport au monde en dehors d’une logique rationaliste, binaire et productiviste. Ancrée dans des épistémologies du Sud global, Lara a développé l’autogéographie, une pratique et une méthodologie de recherche qui consiste à situer et à schématiser les lieux qui nous entourent et qui nous constituent, puis à les faire entrer en relation dans un jeu à différentes échelles. Le travail de Lara se déploie en tant qu’invitation à rencontrer des façons différentes de naviguer l’espace et à créer de nouveaux imaginaires géographiques.